Interview Lyr Drowning

METAL CHOC





Pour commencer, peux-tu nous présenter brièvement les membres de Lyr Drowning ?

Emmanuel Rousseau : Le line-up de Lyr Drowning a connu de nombreux changements au fil des années, ce qui est malheureusement un problème inhérent à de nombreux groupes de notre niveau : s'entourer de personnes disponibles, motivées et ayant les mêmes objectifs est chose très difficile à notre âge où les choses bougent pour chacun d'entre nous, que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle. Au moment de la sortie de l'album, Sébastien et Nico G. ont du nous quitter, et nous avons redoublé d'efforts pour remonter une formation cohérente et stable. Heureusement, c'est chose faite ! Le groupe se compose maintenant de Virginie, bassiste talentueuse, Mikael à la guitare, également guitariste du groupe Overload, Nicolas à la batterie, et toujours les vieux de la vieille : Goulven au chant et à la guitare, et moi-même, Manu, aux claviers et à la production.

 

Peux-tu nous rappeler le parcours du groupe depuis sa formation ?

Goulven Jeffroy : J'ai commencé à composer les premiers morceaux en 2002, et rencontré Manu peu de temps après. Nous avons travaillé ensemble sur les arrangements avant d'attaquer l'enregistrement de notre MCD, « Orchestral March », en 2004. Les critiques ont été très encourageantes et nous ont permis de figurer sur quelques compilations et samplers, et parallèlement, la mise en place d'un premier line-up « live » et de démarcher nos premiers concerts. La même année, Manu et moi-même avons commencé à travailler sur les morceaux de « Blind from Birth », notre premier album, dont l'enregistrement, encore en home studio, s'effectuera de façon très laborieuse tout le long de l'année 2006. Enfin, la signature avec le label M Office Records, une division de Pervade Productions, nous a permis de sortir l'album en Octobre dernier.

 

Quelles sont vos principales influences ?

Emmanuel Rousseau : Elles sont très vastes. Pour ce qui est du metal, en tous cas, on pourra citer Metallica, Dimmu Borgir, Opeth, les débuts Doom d'Anathema, Devin Townsend ou encore Immortal. Celui qui écoute attentivement les lignes de basse de « Blind from Birth » remarquera également que nous sommes de gros fans de Michael Jackson, par exemple !

 

Peux-tu nous parler de votre 1er album qui s’intitule "Blind From Birth" ?

Goulven Jeffroy : « Blind from Birth » reprend là où « Orchestral March » s'était arrêté, le morceau d'ouverture étant la suite du dernier titre du MCD. En revanche, la personnalité du groupe s'affirme avec cet album, plus massif, efficace, moins intimiste que son prédecesseur. « Blind from Birth » est un album d'une grande richesse musicale, dont les arrangements ont été travaillés consciencieusement, Il se compose de neuf morceaux qui, malgré leurs couleurs et leurs approches différentes sont liés par un style et un « son » commun. Musicalement, le propos est celui d'un metal mid-tempo accrocheur, à la croisée des styles et aux nombreuses facettes, pouvant être sombre et agressif, comme progressif et aérien. Les textes s'articulent quant à eux autour du thème du conditionnement de l'individu dans un contexte social, dont chaque morceau aborde un aspect particulier.

 

Comment s’est passé l’enregistrement de cet album ?

Emmanuel Rousseau : Ca a été très long et laborieux ! Comme pour le MCD, nous avons travaillé dans le home studio que j'avais monté à l'époque. D'une part nous n'avions pas les moyens de nous payer un enregistrement en studio pro, et d'autre part nous tenions vraiment à avoir la main mise sur tous les aspects de l'album, et à ne souffrir d'aucune contrainte de temps. J'avoue que nous sommes un peu tombés dans l'excès inverse, l'enregistrement et le mixage s'étant déroulés au final sur neuf mois ! L'emploi du temps de Goulven et le mien ne nous permettant de travailler que sur de petites plages horaires une ou deux fois par semaine, ça a été un véritable travail de fourmi. Beaucoup d'arrangements ont été improvisés au moment même de l'enregistrement, et nous avons eu le temps de tester beaucoup d'idées. Ca a été une expérience harassante, mais passionnante...

 

Comment procédez-vous pour composer ?

Goulven Jeffroy : En général, j'amène les bases à la guitare, et nous composons ensemble l'ossature rythmique du morceau à partir de mes idées. Le reste vient se poser par couches successives, selon l'inspiration ! Nous sommes passionnés d'arrangements et aimons particulièrement cette phase de tests, qui finalement donne sa véritable couleur au morceau. L'aspect « son » intervient assez tôt dans le processus de composition, par exemple au niveau des claviers où Manu cherche toujours à apporter des textures particulières.

 

Qui s’occupe des textes et où trouvez-vous l’inspiration ?

Goulven Jeffroy : Un roman qui pourrait illustrer le thème de l'album serait « 1984 » de George Orwell, qui a été une grande source d'inspiration. Ceci dit, malheureusement, les racines de « Blind from Birth » se trouvent tout autour de nous. Il suffit d'observer notre conditionnement au travers des médias, ou notre solitude grandissante à l'heure où les moyens de communication se développent pourtant de manière phénoménale. Je me suis également inspiré d'expériences personnelles ou de rencontres, ce qui m'a permis de varier les points de vue et d'aborder certains textes sous un angle plus humain et plus impliqué.


Qui a réalisé l’artwork ?

Emmanuel Rousseau : L'artwork de l'album est une reprsentation ォactuelleサ des trois singes de la sagesse. L'un se couvre les yeux avec les mains, le deuxime les oreilles et le troisime la bouche. C'est une figure trs ancienne qui illustre un maxime s'adaptant particulirement bien au concept de ォBlind from Birthサ : ォje ne vois que ce que je dois voir, n'entends que ce que je dois entendre, et ne dis que ce que je dois dire. En suivant cette ligne de conduite, il ne m'arrivera rienサ. Les textes de l'album s'articulant pour la plupart autour des thmes du rle de l'individu au sein d'une socit, de son rapport aux autres, de ses peurs, l'image nous a sembl parfaite. On a choisi ici de remplacer les singes par des hommes nus, pour symboliser la dpersonnification de l'tre. Il fallait galement cet arrire-plan trs urbain, fait de tours et de buildings pour ancrer la scne dans la ralit du prsent. La pochette a t ralise par Hicham Haddaji, alias B-Lial, travaillant pour le collectif Hybreed. Il a fait un excellent boulot, et a t d'une grande patience.

 

Parmi les titres présents sur cet album, quels sont tes favoris et pourquoi ?

Emmanuel Rousseau : Je suis très fier de tout l'album, mais c'est vrai que j'ai une petite préférence pour les deux derniers titres, « Next Helpless Days » et « Bleak Dance ». Je les trouve peut-être plus personnels que les autres, et plus fouillés au niveau des arrangements. L'épopée « Man in Decline » en deux parties me plait bien aussi, et je trouve qu'elle résume parfaitement l'entité Lyr Drowning sur cet album.

 

Quels sont tes groupes et albums cultes ?

Emmanuel Rousseau : Personnellement je suis fan de Type O Negative et Toto... Je ne suis donc pas très sur que cette question soit faite pour moi ! Plus sérieusement, des albums cultes, il y en a un petit paquet, je pourrais citer « Bloody Kisses » de Type O, « Illusion's Play » de Shape of Despair, « Blackwater Park » d'Opeth, « The Sham Mirrors » d'Arcturus, « In Absentia » de Porcupine Tree, « The Great Cold Distance » de Katatonia, « Bad » de qui vous savez...

 

Quels sont vos concerts en prévision ?

Emmanuel Rousseau : Quelques dates par-ci, par-là, et surtout un gros projet de tournée française qui s'organise pour Mai/Juin. Le mieux est bien sûr de vous rendre sur notre page Myspace ( www.myspace.com/lyrdrowning ) et de guetter les nouvelles dates qui arrivent !

 

As-tu une anecdote amusante ou insolite à nous raconter au sujet du groupe ?

Emmanuel Rousseau : Il y a toujours un clown à nos concerts. Mais on est les seuls à pouvoir le voir. Il a de grandes dents et il nous dit qu'ils flottent tous en bas... Mais c'est dangereux d'en parler ici.

 

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Emmanuel Rousseau : Nous planchons actuellement sur les maquettes du prochain album et l'enregistrement devrait commencer d'ici quelques mois ! Il y aura donc une nouvelle sortie d'album, probablement fin 2009, et cette fameuse tournée française au printemps. Ca c'est pour le court terme. Pour le long terme, il s'agit bien évidemment de la conquête du monde.

 

Et pour conclure, peux-tu dire quelques mots pour les auditeurs de Metal Choc ?

Goulven Jeffroy : Merci à vous de nous avoir lus, une écoute de notre album vous en dira infiniement plus que ces paroles balbutiantes. Rendez-vous en concert ou sur les mers pour foutre la deu-mer et groover avec

ce vieux salopard de Lyr.

L.Y.R, L.Y.R

Back to bring you war

No matter where you are

We sound the charge

And rock you hard !

See yall my niggall !